Réussir la mise à l’herbe de son cheval : conseils

Avec le retour du printemps et les prés qui verdissent, nombreux sont les propriétaires qui s’impatientent de remettre leurs chevaux en pâture. Cependant, la mise à l’herbe est une étape importante qui nécessite d’être préparée et menée avec progressivité.
Faisons le point ensemble sur les bonnes pratiques à adopter pour remettre votre cheval à l’herbe en toute sérénité.

Pourquoi mettre les chevaux à l’herbe ?

L’accès à l’herbe est une vraie richesse pour le cheval. D’abord sur le plan nutritionnel, car elle apporte des fibres, de l’eau, des minéraux et des vitamines essentielles, sous une forme naturelle et donc bien assimilée par son organisme. Mais la pâture a aussi un impact très positif sur le moral. Elle permet au cheval de bouger librement, de pouvoir s’alimenter toute la journée, d’être au contact prolongé d’autres équidés. C’est un retour à une forme de rythme plus naturel et plus respectueux de ses besoins fondamentaux.

Cela dit, il ne faut pas idéaliser la vie au pré. L’herbe, surtout au printemps, peut être très riche et provoquer des déséquilibres digestifs si elle est introduite trop rapidement. C’est pourquoi la phase de transition est capitale et non négligeable.

Choisir le bon moment pour remettre son cheval à l’herbe

La période idéale pour débuter la mise à l’herbe se situe généralement entre avril et mai, mais cela dépend des régions, de la météo et de l’état du terrain. Il est important que le sol soit bien ressuyé pour éviter les glissades et autres accidents de pâture, et que l’herbe ait eu le temps de pousser suffisamment pour être plus stable sur le plan nutritionnel. Une herbe trop jeune sera plus riche en sucres solubles et peut donc être dangereuse. Il faudra porter une attention particulière aux chevaux sensibles comme les poneys, les chevaux en surpoids ou sujets à la fourbure.

Il faut donc savoir observer : si l’herbe commence à être haute et dense, si les températures sont plus stables et que les nuits ne sont plus froides, alors le moment est sans doute venu de commencer.

Comment mettre son cheval à l’herbe sans risque

La clé d’une transition réussie, c’est la progressivité. Un cheval ne doit jamais passer d’un box ou d’un paddock sec à une journée complète au pré du jour au lendemain. Cela peut paraître évident, mais c’est une erreur encore fréquente.

La bonne approche consiste à commencer par de courtes périodes de pâture, une quinzaine de minutes par jour par exemple, puis à augmenter petit à petit la durée chaque jour. L’objectif est d’habituer progressivement le système digestif du cheval à ce nouvel aliment, plus riche en sucres et en eau. Cette transition peut durer entre 10 et 15 jours selon les individus.

Il est également conseillé de nourrir légèrement le cheval avant la sortie, pour éviter qu’il se jette sur l’herbe le ventre vide. Et bien sûr, pendant toute cette période, il faut observer : la qualité des crottins, le comportement, l’état des pieds, le poids… Tout changement doit vous alerter.

Savoir repérer les signes d’alerte

Une mauvaise transition peut entraîner des conséquences sérieuses pour la santé de votre cheval.

Parmi les signes à surveiller, il y a :

• les crottins trop mous ou trop fréquents,
• les ballonnements,
• un comportement apathique ou au contraire agité,
• des signes de douleurs digestives,
• ou encore une boiterie soudaine qui pourrait indiquer une fourbure naissante.

Certains chevaux, plus fragiles que d’autres, auront besoin d’un encadrement encore plus strict. Si votre cheval a déjà montré une sensibilité aux changements alimentaires, ou s’il est en surpoids, la mise à l’herbe devra être encore plus progressive, voire limitée dans le temps, avec un suivi vétérinaire ou nutritionnel si nécessaire.

FAQ

Quand sait-on que le cheval est prêt à retourner à l’herbe ?

Il n’y a pas de règle universelle, mais on peut dire qu’un cheval en bonne santé, bien vermifugé, avec un poids stable et un comportement calme est généralement apte à commencer la transition. Le plus important est de rester à l’écoute, car chaque cheval réagit à sa manière.

Comment éviter que mon cheval ne prenne trop de poids au pré ?

Là encore, il n’y a pas de solution unique. Mais l’utilisation d’un panier, le fractionnement des sorties ou encore l’aménagement de parcelles pauvres en herbe peuvent être de bons outils. Il ne faut pas hésiter à ajuster le programme au fil des semaines, en fonction des réactions de l’équidé.

Enfin, certaines personnes s’inquiètent de ne pas avoir de pré « idéal ». Pas de panique : un pâturage bien géré, même moins grand qu’idéalement, peut tout à fait convenir. Il suffit de quelques bonnes pratiques : un accès constant à de l’eau propre, une zone d’ombre ou un abri, des clôtures solides et une attention régulière portée à l’état du sol et de l’herbe. En cas de doute sur la qualité de la pâture, ajouter un peu de foin sec peut aider à équilibrer la ration.

Pour conclure

La mise à l’herbe est un moment que les chevaux attendent avec impatience. Pour que cette étape soit synonyme de plaisir et non de complications, elle doit être pensée comme une transition alimentaire à part entière. En avançant pas à pas, en observant votre cheval et en adaptant votre gestion à ses besoins, vous lui offrez non seulement une belle saison, mais aussi un cadre de vie respectueux de son équilibre.

Un cheval bien mis à l’herbe, c’est un cheval serein, actif et en pleine forme. Et c’est, pour vous, la garantie d’une relation encore plus harmonieuse, au rythme des saisons.