Qu'est ce que l'ostéopathie?
Edité le 14/04/2016
Partager l'articleL’ostéopathie est désormais bien implantée dans la filière équine. Bien que récente, cette pratique est devenue incontournable pour de nombreux cavaliers soucieux du bien-être de leur monture. Appelé lorsque l’équidé est bloqué, a subi un traumatisme ou, tout simplement, en prévention, l’ostéopathe a pour rôle, grâce à des manipulations très spécifiques, de soulager le cheval afin qu’il retrouve toutes ses capacités et sa mobilité.
Historique
L’ostéopathie est une thérapie paramédicale, fondée aux Etats-Unis en 1874 par Andrew Taylor Still, et importée en Europe en 1917 par John Martin Littlejohn. Cependant, la reconnaissance du titre d’ostéopathe humain en France est récente, datant de 2002, et cette pratique est règlementée seulement depuis 2007. L’exercice de l’ostéopathie animale par des personnes non titulaires du diplôme de vétérinaire est autorisé depuis 2011.
Plusieurs grands noms sont associés à l’ostéopathie équine : Parmi eux, on peut citer Dominique Giniaux, qui a travaillé à adapter l’ostéopathie humaine aux chevaux dans les années 80, mais aussi Pascal Evrard qui a participé à la mise au point de protocoles techniques ostéopathiques sur les chevaux au début des années 90.
Principes de l’ostéopathie
L’ostéopathie repose sur plusieurs principes fondamentaux :
- La relation entre les fonctions (mobilité, soutien mais aussi digestion, sécrétion…) et la structure du corps (os, muscle, organe…). On l’oublie souvent, mais les deux sont étroitement liés !
- La globalité, qui est la prise en charge du patient dans son ensemble et impliquera un travail sur l’ensemble des éléments constituants le corps, et pas seulement les os ou les articulations comme on le pense souvent.
- L’homéostasie, qui est la capacité du corps (humain comme équin) à s’auto réguler et s’auto guérir. Cette capacité sera prise en compte dans la pratique ostéopathique.
De toute évidence, la mise en œuvre de ces concepts au travers de l’ostéopathie nécessite une connaissance parfaite de l’anatomie et de la physiologie. Ainsi, le praticien considèrera le cheval comme un tout qui sera évalué dans son ensemble, tout en tenant compte des symptômes et maux qui l’affectent. Le but final étant de déceler la ou les cause(s) de ces maux. Les visées peuvent être préventives (anticiper un souci) ou curatives (résoudre un souci déjà présent).
Application
Lorsque l’ostéopathe est appelé pour un cheval, il va tout d’abord établir un diagnostic puis traiter le cheval, en se servant toujours du même instrument : ses mains. Le traitement s’appuie sur des manipulations : comme évoqué plus haut, pas seulement des articulations mais de tous les systèmes : musculo-squelettique, viscéral, crânien et myofascial (ce dernier terme désigne la mince pellicule qui enveloppe un tissu musculaire et lui permet de rester à sa place dans le corps).
Ces manipulations ont pour objet d’agir sur la relation entre la structure anatomique et la fonction de chaque partie du corps, afin d’aider ce dernier à s’autoréguler après le traitement. Voilà les différents principes fondamentaux reliés entre eux !
Les manipulations mettent en jeu plusieurs techniques, permettant de travailler sur les différentes structures du corps. Ainsi, les problèmes articulaires peuvent être corrigés par étirements musculaires (techniques myotensives, considérées comme indirectes puisqu’on travaille sur un muscle pour atteindre une articulation) ou par manipulations de l’articulation concernée (techniques dites directes). Pour les problèmes articulaires, musculaires ou tissulaires, les techniques de mobilisations passives peuvent être utilisées, consistant à manipuler par des mouvements doux un cheval relâché. Enfin en toute logique les problèmes tissulaires seront traités par des techniques myofasciales, les problèmes crâniens par des techniques crâniennes et les problèmes digestifs par des techniques viscérales.
Le choix de la technique par l’ostéopathe varie en fonction de nombreux facteurs : personnalité du cheval, âge, activité physique, mode de vie, antécédents vétérinaires…
Article rédigé par Ludovic Vincent, ostéopathe humain et équin
Edité le 14/04/2016
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