10 choses sur la rhinopneumonie du cheval
Edité le 10/02/2023
Partager l'articleIl existe un grand nombre de virus chez les chevaux. La rhinopneumonie fait partie des principales maladies du cheval, mais surtout des plus contagieuses. On la retrouve notamment aux côtés d’autres affections respiratoires comme la gourme ou la grippe. Alors, on vous donne 10 informations à connaître sur la rhinopneumonie.
1. Les virus responsables de la rhinopneumonie
A l’origine de la rhinopneumonie équine, deux virus : le HVE-1 et le HVE-4, des Herpès Virus Equin de type 1 et 4.
2. Quels sont les symptômes de la rhinopneumonie ?
La maladie existe sous plusieurs formes :
- Sous forme nerveuse. Les symptômes peuvent se traduire par : des troubles de la locomotion, une paralysie, une ataxie, de la fièvre, ou encore une incontinence urinaire. Il s’agit d’une forme grave et rare de la maladie pouvant conduire au décès, ou à l’euthanasie.
- Sous forme respiratoire. Les symptômes sont semblables à ceux de la grippe : toux sèche, larmoiement, hyperthermie, et jetage (morve). Cet aspect de la maladie est rarement mortel pour le cheval, mais il peut fortement diminuer son immunité. Il n’est donc pas rare que le cheval attrape une autre infection par dessus la maladie.
- Sous forme abortive. Cette version de la rhinopneumonie conduit les juments en gestation à l’avortement. Souvent, celui-ci a lieu entre le 9ème et le 11ème mois de gestation. En général, la jument ne présente aucun signe annonciateur de la maladie. Elle peut cependant développer dans un premier temps, une forme nerveuse de la maladie.
3. La transmission de la maladie entre les chevaux
La rhinopneumonie est particulièrement contagieuse. Et pour cause, la transmission peut se faire par différentes voies :
- Par contact direct : toux, jetage, projections du cheval malade,
- Par contact indirect : matériel touché, transmission humaine, par l’air,
- Au contact des éléments restants de l’avortement : fœtus, placenta.
Mais la maladie est reconnue comme étant un virus « latent ». Ce qui signifie que le virus peut rester un long moment dans l’organisme d’un cheval sans déclencher de symptômes. Des émotions fortes comme le stress peuvent les faire apparaitre.
4. Le diagnostic de la rhinopneumonie
Il existe plusieurs méthodes pour diagnostiquer la rhinopneumonie chez un cheval. La plus courante est le PCR (Polymerase Chain Reaction), aussi utilisé pour le Covid-19. Il permet de chercher si des traces de l’ADN du virus sont présentes chez le cheval. Cette méthode consiste à prendre un écouvillon nasal et un peu de sang, puis l’envoyer à un laboratoire.
Il est également possible d’effectuer une analyse du liquide céphalo-rachidien (liquide dans lequel baigne le cerveau) pour la forme nerveuse. Et pour la forme abortive, les tissus de l’avorton peuvent aussi être analysés.
Au quotidien, il est également conseillé de contrôler la température des chevaux à risque car la fièvre est le premier signal d’alerte.
5. Le traitement de la maladie
Il n’existe, à ce jour, aucun traitement curatif pour soigner la rhinopneumonie du cheval. On ne peut pas soigner les causes de la maladie mais on peut soulager les symptômes : la toux ou la fièvre pour les formes nerveuses et respiratoires, par exemple.
Pour la forme abortive, aucun traitement n’est nécessaire puisqu’en général, la jument ne subit pas d’autres problèmes après l’avortement.
6. Y a t-il un vaccin contre la rhinopneumonie ?
Oui, il existe un vaccin contre le HVE-1 et le HVE-4. Il ne permet pas d’être protégé à 100% mais il limite les formes graves pour les 3 types de rhinopneumonie. La meilleure solution reste de vacciner un groupe de chevaux du même troupeau, afin de renforcer l’efficacité du vaccin.
La primo-vaccination s’effectue généralement avec 2 injections espacées entre elles de 4 à 6 semaines. Un rappel de vaccin se fait ensuite annuellement.
7. La prévention
Afin de prévenir l’apparition de l’épidémie, vous pouvez envisager quelques règles :
- Placer en quarantaine les nouveaux chevaux arrivant dans l’écurie pendant au moins 3 semaines et surveiller régulièrement leur température,
- Se protéger lors d’un contact avec un cheval malade (blouse, gants, surbottes…),
- Procéder à des désinfections régulières des boxes,
- Séparer les chevaux de sport qui sortent régulièrement en concours, des poulinières et jeunes chevaux, considérés comme « à risque »,
- Utiliser un matériel différent d’un groupe de chevaux à l’autre, et le désinfecter,
- Ne pas placer de chevaux sains dans un pré de chevaux contaminés avant 2-3 semaines,
- Limiter le stress des chevaux, puisque ce facteur peut réactiver le virus,
- Isoler les chevaux atteints de la maladie, jusqu’à disparition des symptômes,
- Si possible, s’occuper des chevaux de l’écurie dans un ordre précis : commencer par le groupe de chevaux sains, pour finir par les groupes de chevaux suspects et atteints de la maladie, afin d’éviter les contaminations.
8. La rhinopneumonie est-elle transmissible à l’homme ?
L’homme ne peut pas attraper la rhinopneumonie. Il peut cependant facilement la transmettre, au contact de ses vêtements ou de sa peau. Il est donc très important d’opter pour une bonne hygiène, en se lavant les mains et en désinfectant le matériel utilisé avec un cheval contaminé.
9. Dans quels cas mettre un cheval à l'isolement ?
L’isolement est la mesure indispensable à mettre en place pour une maitrise de l’épidémie. Il s’impose dans plusieurs cas :
- En cas d’herpès virus respiratoire ou nerveux. Il est préférable d’isoler les chevaux contaminés, afin de réduire le risque de contagion,
- Pour les chevaux présentant de l’hyperthermie, des signes d’atteinte respiratoire ou du système nerveux. Il est alors conseillé d’isoler les chevaux autant que possible,
- En cas d’avortement. Il convient d’isoler la jument durant 1 voire 2 semaines.
10. Faut-il déclarer les cas de rhinopneumonie ?
La rhinopneumonie ne fait pas partie des maladies à déclaration obligatoire, contrairement à la Lymphangite épizootique par exemple. Cependant, il est fortement recommandé de déclarer les cas, afin de pouvoir gérer l’épidémie de manière collective. Ainsi, les foyers pourront être identifiés, et des décisions pourront être prises aux alentours afin de limiter le déploiement du virus.
En cas de doute, n’hésitez pas à contacter un vétérinaire pour confirmer le diagnostic.
Edité le 10/02/2023
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