Le portrait de Guillaume Fabre
Edité le 20/06/2018
Partager l'articleDepuis plusieurs années Cavalassur a le plaisir d’assurer des chevaux de course. Il nous a semblé naturel d’être représentés sur les hippodromes par des jockeys dans chacune des spécialités de la discipline. Guillaume est notre jockey d’obstacles, nous sommes allés le voir à l’œuvre et recueillir cette interview à l’occasion de sa venue à Auteuil.
Guillaume, quel parcours t’a amené à ton niveau actuel ?
Je suis issu d’une famille présente dans les chevaux, ma sœur montait d’ailleurs en course avant moi. J’ai commencé à monter à Nancy d’où je suis originaire, puis j’ai suivi l’école de Chantilly pendant 2 ans, chez M. Audon. J’ai ensuite été chez M. Macaire pendant 3 ans, puis d’autres comme M. Lenogue et M. Chérel pendant 1 an, avant de revenir dans l’est.
Je suis actuellement jockey d’obstacles ce qui m’amène à courir des courses de haies (tous les obstacles sont des haies identiques), de steeple (les obstacles sont diversifiés et peuvent être des haies, des brooks, des rivières…) ou de cross (comme en steeple mais avec en plus des obstacles en terre comme des contre hauts, contre bas, banquettes…). La distance dépend de la course, de l’hippodrome, de l’âge du cheval et de la décision de l’entraineur, cela va de 3000 à 7200m.
Quelles sont les performances notables de ta carrière équestre ?
J’ai 14 gagnants. Il m’est difficile d’isoler une performance, il y a eu une 3ème place notable ici à Auteuil pour un permis d’entrainer de l’est. Peut-être tout de même mon premier cross il y a 2 ans, en selle sur Pacha du Lac qui est mon cheval de cœur : J’ai gagné cette course devant Saint Macaire, un cheval de qualité monté par Jonathan Plouganou et entraîné par Guillaume Macaire. Remporter cette course à Nancy, avec un cheval, un propriétaire et un entraineur de l’est bien que je sois alors stationné à Chantilly est un souvenir fort.
Quand on fait ce métier, il y a inévitablement des risques et des moments de convalescence. En ce qui me concerne je me suis déjà cassé la mâchoire en 2 endroits l’an dernier, mais aussi chacune de mes clavicules, l’avant-bras… Mon plus gros accident est survenu à Mont de Marsan lorsqu’un concurrent est tombé devant moi. Je me suis fracturé l’humérus avec une luxation de la tête humérale. A la suite de telles chutes, il arrive qu’on perde confiance et qu’une certaine appréhension s’installe. Il est important de prendre le temps nécessaire pour reprendre confiance et de ne pas brûler les étapes pour continuer sereinement.
Comment organises-tu tes activités équestres dans ta vie de tous les jours ?
Les chevaux représentent mon activité professionnelle. Le matin je participe à leur entrainement : je travaille pour plusieurs entraineurs et je fais en sorte de pouvoir caser tout le monde dans la matinée. Lorsqu’un entraineur ou un propriétaire me contacte pour me demander de monter son cheval en course, je me rends à l’hippodrome avant ou après les entrainements, selon l’heure et le lieu de l’épreuve. Il arrive que plusieurs personnes me sollicitent pour la même course : Il faut alors faire un choix pas toujours évident, selon la chance qu’a chaque cheval mais aussi ma fidélité aux personnes concernées !
Lorsque je monte en course, j’essaye de participer à l’entrainement du cheval concerné pour me mettre avec. Quand c’est impossible, nous avons toujours une haie d’essai à passer avant le départ de la course, cela permet de se faire une idée du cheval. Et quoiqu’il en soit les conseils de l’entraineur avant de se mettre en selle sont d’une importance capitale. C’est ensuite le rôle du jockey de faire en sorte que tout se passe bien.
Au niveau de mon hygiène de vie, les courses nous imposent de respecter un certain poids, qui n’est pas le même pour les jockeys de plat ou d’obstacle (plus grands et plus lourds). Sans m’interdire un bon repas parce que j’aime beaucoup bien manger, je fais donc attention principalement avant une course, avec éventuellement un passage au sauna pour perdre quelques centaines de grammes supplémentaires.
Comment envisages-tu la suite de ton parcours ?
Je compte continuer à travailler avec les personnes avec qui tout se passe bien actuellement et conserver de bonnes relations avec les entraineurs avec qui je travaille. Et puis tomber sur de bons chevaux et faire des gagnants, bien sûr !
Si tu étais…
un cheval Pas un cheval en particulier, mais un bon cheval de cross ou de grand steeple
un jockey Jonathan Plouganou
une qualité La persévérance
un défaut La rancune
une course Le grand cross de Craon
un hobby Le bricolage
une devise Qui s’y frotte s’y pique, une devise lorraine !
un rêve Voyager, parce que je n’en ai pas trop le temps actuellement. J’ai commencé à aller monter ponctuellement à l’étranger, il n’y a pas du tout la même mentalité qu’en France, c’est intéressant
Edité le 20/06/2018
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