Eugénie Cottereau, saddlefitter
Edité le 17/10/2017
Partager l'articleLe saddle-fitting, c’est le truc d’Eugénie. Passionnée par cette spécialité qui commence (enfin) à avoir une place dans le paysage équestre français, elle est à l’origine de plusieurs articles que vous retrouverez dans l’onglet « Pratique » de notre blog.
L’origine
Eugénie, bien que n’étant pas issue d’une famille de cavaliers, est accro aux chevaux depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne. Tout d’abord en poney club, puis en tant que propriétaire suite à l’achat de son poney avec son premier salaire « de grande », elle baigne dans le milieu équestre depuis des années. Les tonnes de réflexions qui ont accompagné l'achat et le développement de son Welsh Cob (acquis alors qu’il n’avait qu’un an) l’ont poussée à se demander quelle selle pourrait convenir à son dos : même sans y connaitre grand-chose, il lui paraissait évident que sa selle d’adolescente, de toute évidence très étroite, aurait du mal à épouser le dos plat de son poulain. Par ailleurs, elle s’est aussi penchée sur des problématiques posturales : Si son sentiment à cheval était bon, elle a repris des cours afin de travailler sa position et de nouveau, la selle est apparue comme un élément clé dans l’équitation qu’elle recherchait.
Le saddle fitting
Eugénie s’est alors tournée vers des selliers (re)connus dans le milieu : A l’occasion d’EquitaLyon en 2009, elle a rencontré plusieurs professionnels à qui elle a demandé de lui proposer des modèles cohérents pour son poney. La réponse quasi unanime l’a laissée perplexe : « Nos selles conviennent à tous les chevaux ». Interloquée par le fait qu’une selle pourrait donc s’adapter aussi bien à son poney rond qu’à un pur-sang longiligne, elle commence à chercher des réponses sur internet. S’il y a peu de renseignements en France, elle découvre le terme de saddle-fitting et avec lui une montagne d’informations sur le web anglophone. C’est une véritable révélation qui l’amènera à créer son premier blog en 2010, qui regroupait alors des traductions d’articles sur le sujet. L’accès y était restreint et nous étions bien loin d’une activité professionnelle puisqu’Eugénie travaillait alors dans le milieu du marketing et de la communication. Fin 2011, elle reçoit le témoignage d’une propriétaire dont le poney rétif s’était métamorphosé suite à un changement de selle – et ce grâce à la consultation du blog. Encouragée par ce témoignage, Eugénie migre donc vers son nouveau blog (sous sa forme actuelle) qui devient public et crée une page Facebook liée : L’engouement des lecteurs est immédiat et dépasse largement ses attentes.
La professionnalisation : 2012, année charnière
L’ouverture du nouveau blog en janvier 2012 a entre autre permis à Eugénie d’être contactée par la femme de Glenn Hasker, lui-même saddle-fitter, qui considère l’intérêt d’une jeune française pour le saddle-fitting comme une bonne surprise. Alors sans emploi, Eugénie rejoint Glenn pour deux stages pendant lesquels elle apprend quelques techniques – qui lui permettent surtout de réaliser que c’est cette voie professionnelle qu’elle veut suivre.
Entre temps embauchée par une sellerie pour ses compétences en communication, elle n'est pour autant pas satisfaite de cette expérience, mais l’idée de travailler avec des selliers revendeurs fait son chemin. Ainsi, lorsqu'elle s'installe à son compte en novembre 2012, elle conclut un partenariat avec la sellerie K'valcade. Elle a ainsi accès aux selles d'essais proposées par le magasin, des marques Stübben, Prestige, Equipe, Wintec ou Thorowgood, et peut proposer aux cavaliers une gamme qui satisfait les petits comme les gros budgets, avec de nombreuses options d'adaptation. C'est d'ailleurs à la même époque que Stübben relance sa dynamique française sous l'impulsion d'un nouveau responsable commercial : les possibilités techniques offertes par leur conception font qu'Eugénie et Stübben France se retrouvent dans une même démarche, autour de valeurs et d'idées communes. Dans ce processus, Eugénie rencontre d'autres personnes dont les connaissances et l'amitié seront déterminantes pour la suite de son parcours, comme Gina Pitti, enseignante dans la Drôme, ou Tasmin Roberts, ostéopathe et comportementaliste équin dans la région lyonnaise. Billy, son poney, a quant à lui 4 ans et grandit tranquillement.
Le métier
Quand elle reçoit sa première demande de consultation en dehors de son cercle amical, Eugénie comprend que sa carrière débute ! Son mot d’ordre à partir de là est simple : Les chevaux et leurs cavaliers sont en recherche de solutions plus ergonomiques, mais les professionnels ne les écoutent pas. Qu'à cela ne tienne : puisque les pros ne veulent pas s'adapter, si la pression du marché augmente parce que les clients deviennent plus exigeants, ils seront forcés d'écouter !
Entre 2013 et 2016, elle perfectionne ses connaissances techniques tout en développant une réflexion sur l’aspect commercial du métier de saddle fitter. Etre professionnel, ça n’est pas seulement maitriser les aspects techniques de son métier : La communication, l’échange, la relation client, la diplomatie, l’apprentissage des règles du milieu équestre sont peut-être même encore plus importants ! Tout ça, ça s'apprend sur le terrain, et pas en formation – et certains excellents artisans en font parfois les frais. Le plus difficile, c'est de devoir émettre un jugement pour baser son travail sur le matériel, mais que ça n'ait pas l'air d'en être un. En effet, la perception par les cavaliers est très différente d'une personne à l'autre : souvent sensible, parfois très mal vécue ! Cela dit, c'est un métier qui permet des rencontres toujours enrichissantes, avec de nombreuses personnalités, et parfois dans des spécialités très différentes.
Aujourd'hui, au bout de 5 ans de travail, de voyages, de rencontres et (parfois) de sacrifices, Eugénie travaille environ 50h par semaine :
- Elle va à la rencontre de 5 à 10 couples cavalier/cheval pour des consultations d’1h à 2h30 (pour des motifs variables : prise de mesure, suivi, SAV, vente de selle…) ou se rend dans des centre équestres (1/2 journée ou journée entière). Les visites représentent 2 à 3 jours de déplacements sur le terrain.
- Elle propose en moyenne 4 à 5 jours de formation par mois, pour le compte d'associations ou de centres équestres lorsqu’elles sont ouvertes au public, ou par d'organismes privés (école vétérinaire, centre de formation de moniteurs…).
- Elle prend du temps pour sa formation personnelle (vidéos, rencontres et échanges avec des professionnels, lecture…) et les publications (Facebook, blog).
- Enfin la gestion administrative lui prend un jour par semaine (commandes, réceptions, relations avec les clients ou les fournisseurs).
Le présent et l’avenir
Depuis 2012 l’activité d’Eugénie n’a cessé d’évoluer, et le développement du saddle-fitting en France également. Les saddle-fitters ne sont d’ailleurs pas encore assez nombreux pour répondre à la demande désormais bien présente. Le partenariat avec Stübben et la confiance de son directeur France a été un vrai tremplin, lui permettant de rencontrer des cavaliers et des gens de chevaux extraordinaires, et d’être présente sur des événements comme EquitaLyon, le Jumping de Bordeaux, les JEM en Normandie… Le soutien d’une telle marque est une véritable opportunité qui lui a donné la possibilité un rayonnement national dans une activité conçue pour être locale. Eugénie s’en est bien rendu compte lorsqu’elle a déménagé fin 2016 et qu’il a fallu repartir de zéro dans sa nouvelle région !
La formation est permanente. Eugénie reste ouverte à toute forme de progression et n’hésite pas à participer à des stages dans des domaines variés (communication intuitive, bitfitting, ostéopathie, conférences vétérinaires…) afin d’avoir une approche holistique de la problématique qui l’intéresse : Le bien être du cheval.
Le fait d’être propriétaire de deux chevaux (un 2ème a rejoint son poney) permet d’avoir l’empathie nécessaire face à des cavaliers parfois démunis. Evidemment cela prend un peu de temps, mais permet de comprendre le lien qui peut unir un client à son cheval.
Pour les années à venir, et en parallèle des activités déjà mises en place, Eugénie a d'autres idées à développer :
- Faire grandir l’association EASE (Ergonomie Appliquée à la Sellerie et à l'Equitation), créée en 2016 et qu'Eugénie préside actuellement. Elle a pour but de rassembler mais aussi d’aider les acteurs de la filière à aller vers une meilleure légitimité professionnelle qui leur est trop souvent contestée, en mutualisant les connaissances et en proposant des formations adéquates.
- Proposer des formations aux professionnels traditionnels de la sellerie, qui sont habituellement très commerciaux mais qui manquent réellement de formation technique.
- Travailler sur de nouveaux partenariats commerciaux en dénichant de nouvelles conceptions, de nouveaux matériaux... sur l'ensemble de l'équipement d'équitation.
- Trouver un modèle cohérent pour la vente de selles d’occasion : il y a beaucoup d'initiatives prises en ce sens par des entrepreneurs flairant le bon filon, mais aussi beaucoup de contraintes techniques qui ne sont pas tellement respectées pour le moment (vérification et mise en conformité, gestion des stocks par rapport aux demandes...). Il y a vraisemblablement quelque chose à faire en développant un réseau cohérent de professionnels associés, comme pour les véhicules d'occasion !
Le mot de Cavalassur
Le partenariat entre Eugénie et Cavalassur est apparu comme une évidence, tans nos objectifs sont liés : Œuvrer pour le bien-être animal, la prévention des blessures du cheval comme du cavalier, mettre en avant la sécurité sont nos priorités. La mise en commun de nos compétences respectives s’est donc faite naturellement, et nous sommes ravis d’avoir une professionnelle de la qualité d’Eugénie dans la team Cavalassur.
Edité le 17/10/2017
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